Desperate Game of the Housewives Throne

Ces deux dernières semaines il a été question d’honnêteté, de loyauté, d’entièreté, de ralliement, de trahison et d’extermination. 

Ouais, je vis dans une nouvelle série produite par HBO Et Netflix: Desperate Game of the Housewives Throne. tu prends Daenerys, tu lui files un thermomix en quelques sortes, ou tu prends Bree et tu lui files 3 dragons, et tu te régales. En vrai, la fiction n’invente rien, tu le sais. Elle romance un peu. Elle rajoute tout au plus quelques effets spéciaux (#drakarys) et des coiffures un peu stylées. Mais elle se base sur l’humain. Sur ce qu’il y a de plus « humain » en nous. Et voilà donc ce que nous sommes. Des êtres animés par la soif de pouvoir. La conquête. La jalousie. L’égoïsme et la rancoeur. Les sentiments les plus nobles et les plus viles nous nourrissent. Ils nous forgent. Nous transforment. Nous façonnent. Depuis 15 jours, dans mon Wisteria Lane à moi, une guerre des clans avait commencé. Bree et sa bande pensaient régner en maîtresses sur les jardins impeccablement tondus et les haies taillées du voisinage, quand ont débarqué Ramsay Bolton et ses clébards assoiffés de sang. Ambiance électrique. Regards en coin. Parce qu’on a beau être aussi tolérantes que canon (mais siiii) Bree, Lynette, Susan, Gaby, Eddie et moi, on ne voit jamais d’un très bon œil quand des gens débarquent en force dans notre petite vie confortablement rangée. On a quand même pris sur nous. On a tendu une main. On a failli se faire mordre. On a remis notre french manucure au fond de la poche de notre trench Burberry’s, et on a serré les dents. On n’a rien dit quand ils se sont mis à caguer partout et à piétiner l’allée de Susan et Mike. On n’a rien dit sur leurs vêtements et leur style alors que je t’assure, un boulevard s’offrait à nous. Non. On a été hyper adultes. On n’a même rien dit quand certains voisins ont sympathisé avec eux et sont allés jusqu’à filer des croquettes à leurs clebs. Non. Nous tu sais on est des filles bien et hyper mûres dans nos têtes (ha ha ha). Mais quand ils ont voulu acheter la rue… notre rue. Notre Wisteria Lane à nous… Ben les fils se sont un peu touchés tu vois. Et Bree s’est transformée en Daenarys, un peu comme quand tu lui rends pas un ses Tupperware, vu le prix que ça coûte, ces boites en plastiques, quand même y a de quoi s’énerver hein. Donc y a eu un genre de combat….Et puis à la fin il est resté… un tas de cendres, Des œufs de dragons et un thermomix.  C’était beau. Plan au drone, violons crescendo et soudain guitare électrique. 

Ouais. Y a du pognon sur cette série les gars je vous le dis. 

Bref. Tout ça c’est pour faire des jolis plans. Parce que sur le trottoir, Le batard ne s’était pas fait bouffer par ses chiens, il était resté là, se demandant peut être s’il n’allait pas investir dans un thermomix… et Bree/Daenerys n’avait pas fait brûler toute la rue. Son trench était un peu froissé et sa french un peu écaillée, Susan se demandait si elle n’allait pas adopter un chien, Gaby songeait à coucher avec le pisciniste, mais ça n’avait rien à voir… Tous assis sur le même trottoir ils se sont rendu compte que la rue était à tout le monde, et qu’il allait juste falloir apprendre à la partager… Voix off bien niaise pour t’expliquer que « Tout ça pour ça ». Fin de l’épisode. Fin de la saison. Tweeter se déchaine. #tropdeg

Alors peut être que nos méthodes respectives ne sont pas les bonnes. Peut être ne faut-il jamais croire que rien ne va changer parce que tout était parfait comme c’était. Et Peut être ne faut-il pas arriver en s’imposant de manière pas forcément très orthodoxe… 

Mais peut-être qu’à l’avenir, si vous souhaitez le faire, il faudrait essayer avec de la classe, avec du panache, je ne sais pas moi, mettre des combinaisons rouges, des masques de Dali et arriver en nous chantant Bella Ciao… La prochaine fois… Quitte à tenter un hold Up, essayez au moins d’avoir du style les gars… Je dis ça, c’est juste parce que c’est plus visuel hein…

Allez, et pour apaiser tous les esprits et commencer une nouvelle saison dans un réel esprit de maturité, de solidarité et de mains tendues, je terminerai par cette citation fort à propos de Barrack Obama : « Put lipstick on a pig, it’s still a pig. »

Et bisous hein. 

#maturité

È Bastelle di i Morti

IMG_3355Le geste est sûr et le savoir faire Ancestral. Décennal. Familial. Tu regardes cette main experte prélever un morceau de pâte dans l’immense cuve qui contient le coeur de cette journée : le levain. Dans son autre main si fine et couverte de ces marques que le temps laisse là, pour nous dire que l’expérience prime, une spatule sans manche que tu aurais réservée à des plâtriers si on te l’avait demandé. Elle tranche le pâton d’un geste sec et fait une boule avec. Les gestes sont précis, répétitifs et habiles, la farine omniprésente, tout comme les rires et les conversations. Les voix s’entremêlent et se chevauchent. Il y a du monde autour de cet établi. Dans ce hangar, 4 générations se côtoient et travaillent ensemble pour l’occasion. Des arrière-grands-parents, des grands parents, des enfants, des tantes, des grandes tantes, des cousines, des filleules, des marraines, les filiations sont partout et les liens, ceux du sang tout comme les autres, sont forts, intacts et vrais. Derrière l’immense établi, un plus petit a été installé, des palettes ont été disposées au sol, ainsi tu vois que les plus petits peuvent déjà s’entrainer à pratiquer les bons gestes. Enfarinés de pieds en capes, ils ne sont pas peu fiers quand ils apportent leur galette à celle qui va les garnir et qui les félicite avec parcimonie, car les félicitations sont rares et se méritent. 

IMG_3538Il ne fait pas froid, malgré la Toussaint si proche. L’atmosphère n’est pas lourde, malgré le symbole qu’elles pétrissent. Car il s’agit bien du deuil et de la mort qui roulent entre les doigts farinés. Mais il s’agit surtout de partage, de transmission. Et ce café que l’on partage dans des verres, comme au village, et le sucre bien rangé dans sa boite à biscuits métallique. Toutes les grands mères ont donc la même boîte à biscuit qui contient du sucre en morceaux… Loin des capsules et de George Clooney, on déguste un des meilleurs café de l’année. Celui qui est passé par un filtre en papier, et qu’on boit, les mains pleines de farine, un tablier sur le ventre entre deux pâtons, deux rires et deux regards complices…

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Avant de venir vivre ici tu ne connaissais pas les Bastelle. Bien sûr, comme tout le monde tu avais déjà mangé des « chaussons » aux oignons ou aux blettes qu’on trouve à la boulangerie ou en faisant le marché. Mais les « Bastelle di i morti » tu ne les avais jamais goutées. Et crois le ou non, elles ont un goût très différent. Le goût du partage. Le goût de ces choses qui ont une valeur exceptionnelle parce qu’elles sont faites simplement, avec le coeur. Avec le coeur gros comme ça. Ça peut paraître niais de décrire ainsi un chausson fourré à la courge ou aux blettes, aux oignons ou aux pommes de terre, au brocciu et aux raisins, mais c’est ce goût là qui prime, le goût du « ensemble ». Les saveurs explosent. Les parfums se révèlent. Et les bastelle sont un symbole. Un symbole de partage, un symbole de deuil et de célébration. Toutes les familles vivent des deuils, et la Toussaint est l’occasion de les célébrer. De les chérir de nouveau. Alors ce matin là, au Col de San Bastianu il y avait beaucoup de pâte à pain, beaucoup de farine, beaucoup de bois, beaucoup de légumes, beaucoup de vin, beaucoup d’énergie, et beaucoup de coeurs, peut être parce qu’avant tout ça, il y a eu beaucoup de larmes…

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Il s’agit là d’un vrai travail, mais également d’un art. L’art de perpétuer des traditions avec un savoir-faire inégalable. Bon, tu t’es quand même un peu faite engueuler toute la journée, mais des engueulades constructives hein. D’abord t’as pas assez bien fait tes ronds de pâte, et il ne fallait pas mettre autant de farine, malheureuse, et puis si le rond est mal fait, on ne fera jamais un beau carré dedans. Si, si, c’est logique. Pas trop fin, et pas trop épais… La garniture doit être apposée généreusement et la bastelle fermée hermétiquement, par des mains expertes, on ne laissera pas une novice telle que toi s’occuper de cette étape cruciale, trop dangereux. Tu scrutes chaque étape, tu prends des photos mentales, et un peu aussi avec l’iPhone planqué dans la poche du tablier. Les Bastelle sont ensuite disposées sur d’immenses planches de bois aux bords relevés, préalablement farinées. Puis elles seront montées en cuisine pour les étapes suivantes… Tu as l’immense honneur, le privilège, que dis-je la grâce d’avoir le droit de tapoter les bastelle… Oui, tu as bien entendu… Tu peux toi-même, avec tes dix doigts boudinés, prendre le saint graal entre tes mains et le tapoter d’huile avant son passage dans le four. Toi, petite moldue pas même adoubée par Dumbledore, tu peux manipuler les précieuses, les uniques, les fabuleuses, les magiques… Bastelle. Au centre de la table une casserole sert de réceptacle, elle contient l’huile (froide hein). Françoise t’a montré comment « tapoter », ça a l’air simple, il faut prendre la bastelle sur ta main bien à plat, plonger ton autre main dans l’huile et tapoter le dessus de la bastelle avec l’huile en l’écrasant délicatement mais fermement. Attends toi à te faire encore un peu engueuler, parce que tu ne vas pas oser tapoter assez fort, c’est certain, et puis pas assez vite non plus, parce qu’il faut tenir la cadence…IMG_3749

C’est le four qui décide de la cadence. Les hommes ont fait le feu, et en arrivant tu as rangé ton costume de féministe dans la poche de ton tablier (oui, avec ton iphone, c’est bien, je vois que tu suis) quand on t’a dit « les hommes font le feu », t’as bien failli faire une remarque qui aurait pu contenir le nom de Marlène Schiappa, et puis… T’as vu les hommes. T’as vu le bois. T’as vu l’immense four à bois et tu t’es dit dans ta tête « Dieu soi loué, les hommes font le feu ». Il y en avait un qui était le chef du feu visiblement, et du coup le chef du four… Et donc de la cadence. Il avait une grande barbe et il étalait des braises, il poussait des grands cris pour qu’on lui apporte les fournées à cuire. T’as quand même réussi à trouver un moment pour aller le voir et lui dire que c’était quand même drôlement pas pratique ces fours sans voyants pour indiquer la température. Ouais. T’as pas oubliée d’être drôle toi. Alors il t’a dit -Y’a un voyant- Tu t’es dit que le mec allait loin dans le second degré… Et puis il s’est accroupi et il t’a montré la voûte de l’entrée du four. Tu t’es accroupie pour regarder avec lui et il t’a dit « Quand les briques de la voûte sont blanches, c’est que le four est chaud ». Bref, t’aurais mieux fait de fermer ta bouche, mais tu te coucheras un peu moins bête ce soir.IMG_3619

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Le vin a déjà commencé à couler à flots, parce que la matinée a filé entre tous les doigts blanchis, et les premières fournées sont sorties. -T’as gouté courge?- Nan, t’as pas gouté courge parce que c’est brûlant et t’oses pas les toucher tellement c’est beau et bien disposé, tellement les hommes s’affairent avec les plaques brûlantes qu’ils manipulent dans tous les sens, à qui vide, à qui pleine, à qui cuite, à qui crue… avec des chiffons à carreaux en guise de maniques. Des chiffons et des chiffons… des carreaux et encore des carreaux… Tu regardes le balai des plaques comme une enfant aux premières loges d’un spectacle. Aïe, Ange s’est brûlé avec une plaque. Mado et Françoise sont venues lui « faire le feu », ça vaut toutes les Biafine du monde. T’as regardé émerveillée, leurs doigts se balader par dessus la brulure, leur lèvres susurrer une prière, et hop, tout a repris son cours, le four a re-crié, les plaques sont re-arrivées… Ensuite il fallait les gratter, ici, pas de papier sulfurisé, t’as bien essayé d’en parler à Brigitte, mais t’as vite compris que c’était même pas la peine. De l’huile et de la farine, qu’on gratte à la spatule une fois passées au four, et qu’on re-badigeonne pour les fournées suivantes. On t’a resservi à boire, t’as fini par gouter courge, et puis blettes, on t’a re-resservi à boire et t’as gouté oignons, et aussi pommes de terre. T’en as aussi mangé une au brocciu, avec de vrais grains de raisins frais à l’intérieur, ça faisait comme des taches roses sur le blanc immaculé, et c’était délicieux, en plus à chaque fois ça sortait à peine du four, et c’est là que c’est le meilleur… debout, dans la cuisine, à te bruler les lèvres et le palais… Ils t’ont regardé en souriant, en voyant ta tête de gosse qui goute une merveille pour la première fois. T’as pensé à cet article que t’avais lu en demandant à ton ami gougueule l’origine des Bastelle, une histoire de cavalier à qui des morts ont dit qu’ils avaient faim et qui du coup s’est dit qu’il fallait toujours faire à manger et partager de la fougasse avec les pauvres pour que plus personne n’aie faim. Ouais. Ben là toi en tout cas t’étais rassasiée, si un cavalier passe par là, tu le lui diras…

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Les hommes ont cuit toutes les Bastelle, et tout a été remis en ordre.

Dans le four encore chaud Ange est allé nous faire griller des châtaignes qui étaient là, on a refait un café et retrouvé des verres, la boîte métallique a migré devant la maison, les enfants ont aidé Ange à les éplucher encore chaudes , t’as épluché celles que tu mangeais, assise par terre, tes doigts étaient tous noirs, mais c’est là tout le plaisir des châtaignes, d’avoir les mains toutes noires… tu es rentrée chez toi comme après un long dimanche à table, ceux au bout desquels il n’est plus rien possible d’avaler avant le lendemain. T’as regardé les photos prises tout au long de la journée. Leurs mains, leurs sourires, leurs regards, et puis tu t’es souvenue de la boîte à sucre de ta mémé à toi, et de son tablier. De sa voix chevrotante qui roulait les R et des yeux qu’elle levait si haut quand tu disais des bêtises… tu t’es souvenue d’infimes détails, d’odeurs et de sons si particuliers à sa présence dans une pièce, du timbre de sa voix, du cadran du téléphone, des larsens de son appareil auditif, des fou-rires quand elle faisait semblant de ne pas entendre, de ses mains tachetées, de sa peau si douce et si blanche, du placard de la rue Benielli, du balcon d’où elle te montrait les bateaux qui partaient et arrivaient, des Solutricines dans le tiroir…

Tu ne sais pas si les Bastelle font partager les deuils en les mangeant,  mais en les digérant, et en te remémorant cette chouette journée, il est certain qu’elles font remonter les souvenirs de celles et ceux avec qui le partage avait un sens, et en cela, tu ne remercieras jamais assez ceux et celles qui t’ont permis ça. Ceux qui partagent avec toi. Qui t’expliquent, te montrent, et te transmettent ce que tes anciens à toi auraient tant aimé qu’on te transmette un jour. Ceux pour qui les traditions d’ici sont avant tout un partage et une communion, ceux qui accueillent et qui donnent plus qu’ils ne reçoivent, ceux qui fabriquent ces moments uniques pour leur famille, cette famille qui essuie tempêtes et orages, cette famille pour qui le deuil est si grand, mais qui partage ses rires et ses joies simplement parce que ça leur fait du bien.

Il est de ces belles traditions qui sont un plaisir à déguster, à regarder, à transmettre. È bastelle di i morti sont de celles-ci, celles que désormais tu attendras durant des mois et qui, comme toutes les excellentes choses ne dureront que trop peu de temps.

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Boucher le trou

IMG_4938Vivre avec quelqu’un en permanence ça n’a jamais été mon fort, tu peux en parler avec tous ceux qui s’y sont essayés. Ce besoin de liberté. Cette détestation des contraintes et du rythme imposé. Ce rendu-de-comptes de tes allées et venues. Qu’il s’agisse de tes parents, de tes collocs, de ton mec ou de qui que ce soit, vivre avec quelqu’un c’est devoir faire avec. C’est le ou la respecter, son rythme, son sommeil, ses envies, ses phobies, ses goûts en général, télévisuels en particulier, bref, c’est se plier à un être humain qui n’est pas toi. Non pas que je sois ultra egocentrée (quoi que…) mais … j’aime écouter de la (objectivement toujours très bonne) musique fort, je suis bordélique, je n’aime pas prévoir ce qu’on va manger ni à quelle heure, je zappe les chansons au bout d’environ 30 secondes, je ne rince pas les trucs avant de les mettre dans le lave vaisselle, j’attends que la poubelle déborde pour changer le sac, je peux tenir une semaine avec un frigo vide, et surtout, surtout, il ne faut pas me parler avant au moins 2 cafés le matin, quelle que soit l’heure… Oui, je sais, tu vois se profiler mon côté « femme idéale » et je t’assure que je n’en rajoute pas pour t’attirer,  je suis vraiment comme ça.

Un jour sans l’avoir vu venir, le colocataire définitif est arrivé. Celui qui allait, quoi que j’en pense ou dise, partager mon quotidien, mon hebdomadaire, mon mensuel, mon éternel. Celui qui allait être plus bordélique encore que moi, celui qui allait kiffer la musique encore plus fort que moi, celui qui n’allait jamais vider la poubelle, celui qui ne relèverait jamais la cuvette des toilettes pour ne pas avoir à la baisser ensuite et m’entendre râler. Celui qui peut manger n’importe quoi à n’importe quelle heure, mais quand même assez souvent. Celui que j’ai fabriqué moi même, donc un peu à mon image, je te l’accorde. Celui qui ne me parle pas le matin alors qu’il aurait mille choses à dire, mais lui, il sait. Celui qui m’agace autant qu’il me ravit. Celui qui n’est pas moi, mais une version quand même assez approchante. Vivre avec lui c’est pas simple tous les jours hein, mais on se marre quand même pas mal…

Et puis vient ce moment de l’été où il part. Il va chez son papa, et je t’avoue qu’il y a comme un… trou. Un vide. Bien sûr que je suis ravie de replonger dans cette liberté tant envolée qu’elle en est encore plus précieuse une fois retrouvée, bien sûr que je sais qu’il est heureux de voir son géniteur légophile et nintendo-laxiste, amnésique de paternité 90% du temps, bien sûr que c’est primordial pour son équilibre, et le mien, ce moment de répit réciproque. Bien sûr que ce temps de partage avec celui qui brille par son absence, physique, téléphonique, whatsappique, skypique et tout-autre moyen de communication-ique et donc parentale est essentiel à sa construction. Je le sais. Mais le fait est que ça fait comme un trou. J’ai appris la semaine dernière qu’un trou noir était quelque chose qui avait une telle densité que sa gravité attirait tout à lui et que rien ne pouvait s’en échapper, pas même la lumière. Dieu soit loué, le trou laissé par le nain n’est pas de ceux là, mais il est ce qu’on en fait, et sa densité varie en fonction de l’importance qu’on lui accorde. Je t’ai perdu là. Attends, je t’explique. Si on considère un peu trop le trou, il finit par grossir et tout attirer à lui. Il est donc primordial d’avoir toute une galaxie autour de soi pour nous éloigner de ce trou (noir). ça y est, t’as saisi la métaphore. Fais gaffe ça continue, et c’est à peine filé. Moi dans ma galaxie (champ lexical du trou noir) j’ai pas mal d’étoiles (et ça continue), et c’est là qu’elles interviennent, telles des prestidigitateurs, elles font diversion, elles agitent un foulard pour que mon attention soit attirée ailleurs, loin du trou, et comme par magie, le trou s’éloigne et n’attire plus rien. Le jour du départ elles sont toujours là. Toujours. Elles agitent le foulard. Coloré et joyeux.  Mercredi, elles n’ont même pas trop eu à l’agiter, je n’avais qu’une envie, c’était le regarder. On a dansé et chanté, on a ri, on a bu (oui, on boit parfois, mais ça reste très exceptionnel, genre 7 fois par semaine) . La moiteur du plein été, les chaises en plastique, les serviettes en papier, la lumière exceptionnelle de l’heure magique du coucher du soleil, les discussions débiles, le bruit des glaçons dans le vin blanc et la photogénie toute relative de chacune d’entre nous étaient les ingrédients parfaits de ce cocktail sucré et délicieux… Ma galaxie adorée. Mon univers merveilleux. 

Le lendemain matin j’ai pu boire mes 4 cafés en jouant avec spotify sans personne pour me dire de re-re-remettre balance-ton-quoi pour la 12ème fois mais plusss fort. Personne ne m’a demandé ce qu’on faisait aujourd’hui, et devine quoi, personne n’a faim, ou soif, ou un problème avec le wi-fi dans sa chambre – personne n’essaie de me gratter des minutes en plus de switch, et personne n’a semé ses vêtements entre sa chambre et la salle de bains (à part moi bien sûr). Personne ne trouve pas son maillot -mais si tu sais celui avec la bande jaune fluo – Et personne ne saoule le chien au point de se prendre un coup de griffe ou de dent et de venir chouiner après et je cite « Mais j’ai juste mis ma tête sur le sol et lui il m’attaque » – Je n’ai pas hurlé. Je n’ai rien rangé. Je n’ai rien répété… Bonheur simple, et pourtant si rare. 

Ce midi, un vinyle tourne et crépite sur la platine, il couvre les ronflements du canidé à tête plate qui doit se demander où est passé l’humain miniature qui l’occupait tant. J’hésite entre deux bouquins qui m’attendent depuis des semaines, vais-je me re-re-re-refaire un café… And you want to travel with her, and you want to travel blind, And you know that she will trust you, For you’ve touched her perfect body with your mind… Suzanne s’envole par la baie vitrée, je vais me refaire un café…

Le trou a parfois du bon, et il n’est pas si noir que ça, crois moi. L’important dans tout ça, ce n’est pas l’absence, c’est ce qu’on en fait. (On dirait du Calogero nan?, quand je te dis que j’aime la bonne musique) 

J’ai l’immense chance de le savoir heureux, et de retour dans 18 dodos maintenant (ho ça va, j’ai le droit de compter en dodos). Il semblerait qu’il ait pris du coté de son père pour ce qui est de la communication, alors je ne suis pas non plus assaillie d’appels et de messages, ou est-ce seulement le chromosome Y qui les conditionne comme ça, il faudrait que des généticiens se penchent sur la question, il doit y avoir un lien. Parce que quelque chose me dit qu’une petite fille m’aurait sans doute déjà appelée au moins 3 fois et envoyé 42 messages.

Le vrai bonheur c’est d’avoir un univers tout entier autour de soi qui agite des foulards juste quand il faut et me laisse apprécier ma « solitude » très relative. Il va revenir tellement plus grand de tout ce qu’il fait sans moi. Il va revenir ravi de ces jours sans limites, sans barrières, sans lunettes, sans savon, sans légumes, sans carcan ni règles. Il va revenir heureux. Heureux d’être parti et heureux de revenir. Que puis-je rêver de mieux pour l’équilibre d’un petit garçon dont mon seul but, est d’en faire un homme heureux…  

Bon, je vous laisse, je vais quand même aller vider la poubelle. 

Allez, bisous.

Tendance Culture

social-media-marketing-nasaNous on est des meufs tendance. Comprends moi bien. C’est comme ça qu’on dit de manière cool qu’on est vraiment des moutons qui suivons tout ce que les diktats du marketing moderne nous imposent. Mais nous, en plus d’être des moutons, on trouve ça cool, et on le clame haut et fort. Tout. On en rigole même. Parfois on dit même que bien sûr, si c’est plusss cher, c’est que c’est plusss BEAU. Mais le pire, c’est qu’on le croit. On est les premières à se foutre de la gueule des influenceuses sur insta, mais on les suit, et devine quoi.. elles nous influencent… c’est pas trop mal foutu finalement. On fait mine de résister un peu, parce que c’est comme ça que l’humain est fait, mais un truc qu’on trouvait has been il y a 6mois, si on le voit sur les bonnes personnes, laisse moi te dire qu’il va falloir qu’on le porte, et en plusieurs coloris… J’avais réussi à résister à l’immense phénomène, que dis je, la religion du moment : Game of Thrones, parce que « Ho ça va, vos histoires de nains qui se battent à coups de haches, et de princesse sur des dragons, on a plus 12 ans hein. Mais la pression sociale, ouais, la pression sociale, je pèse mes mots, quand quel que soit le réseau social sur lequel tu te connectes ça balance du Winter is coming à tout va, quand même au café les copines se mettent à en parler…et bien tu cèdes aux sirènes des coiffures de l’enragée Daenerys et de toute sa clique de nain, de haches, d’inceste, de tortures et de dragons. C’est dommage,  tu avais réussi à tenir plusieurs années. Mais trop fut trop, tu as  rattrapé les 8 saisons en quelques jours seulement (#nolife). Bref. Si un truc plait à tout le monde, tu peux être sure que je vais vouloir le voir, mais qu’en plus, si c’est bien pensé par des têtes du marketing, que je vais vouloir ce qui en découle! Et devine quoi, je vais aussi faire tout pour que mon nain soit comme moi! Et c’est facile !  C’est ainsi qu’il a développé une passion récente pour… la Lune. Étonnant non? Ne fêterait-On pas cette année les 50 ans des premiers pas de l’homme sur la… lune? Ne nous abreuverait-On pas de produits NASA à ne plus savoir qu’en faire? Lego n’aurait pas sorti LE LEM d’Apollo 11 en rupture de stock sur son site dès le 3 eme jour? H&M n’aurait pas sorti toute une gamme de sweat-shirt et tee shirts estampillés du logo de l’agence spatiale américaine? Siiii, et devine qui en a acheté pour elle et pour son rejeton nasaphile? Et qui nous a posté ça sur insta ? Hashtag samesame hashtag NASA hashtag tropcontentedefairechauffermacartebleue. Et devine quoi? J’ai une copine qui est comme moi! Ouais, d’où cet adage absolument pas toujours vrai « qui se ressemble s’assemble » mais pour le coup là dessus tu peux y aller on est pareilles… alors quand cette copine nous propose d’aller à une soirée du club d’astronomie pour aller voir les étoiles un vendredi soir, je suis hyper enthousiaste. Et mon nain pareil. Alors que tu as bien lu, ce n’est pas une faute du correcteur automatique tu lis bien  « club d’astronomie ». Franchement qui est enthousiaste à l’idée d’aller à une soirée d’un club d’astronomie? à part Sheldon ou Léonard? Vit-on dans the Big Bang Theory ? J’ai vérifié, ils ne vivent pas sur mon palier, donc Non. Sommes nous les intellos rejetées d’une série qui se passe dans un lycée américain? Portons nous des tee shirts d’ados attardées à l’effigie de nos personnages de jeux vidéos préférés? Non. Sans déconner, rétrospectivement quand j’analyse la situation je me dis qu’on a craqué. Le club d’astronomie n’a même pas de compte insta les gars. Alors qu’est-il passé à travers nos têtes? Je ne sais pas… Mais bon, Le vendredi en question arrive, le nain arbore son plus beau tee shirt NASA flambant neuf et son blouson en jean sur lequel il m’a fait thermocoller l’écusson de ladite agence, oui, thermocoller parce qu’il ne faut pas déconner, déjà estime toi heureux que j’aie un fer à repasser, faut pas pousser je ne vais pas non plus coudre hein. Donc nous voici au « club d’astronomie » avec des copines et des nains (les nôtres) et là, tu me croiras si tu veux, mais on s’assied sur des bancs et on regarde les étoiles. Voilà. Jean Claude et Lucien (tu noteras aux prénoms que ce ne sont pas des surfeurs affutés de 32 ans) nous expliquent un tas de trucs sur les constellations et les planètes dans leur micro qui marche mal, on voit passer l’ISS, si si, je t’assure, j’ai vu passer l’ISS, avec 6 personnes à l’intérieur, et même que l’ISS va très très vite, à une vitesse de 27 600 km/heure, et du coup il passe au dessus de ta tête toutes les 90 minutes. Je n’ai pas fait ce calcul, c’est le surfeur qui l’a dit dans le micro défaillant. Et tu me croiras si tu veux, mais pendant tout ce temps, pas une page de pub, pas une marque n’est citée, pas un petit placement de produit, rien. Tout ça dans le noir, enfin, éclairés avec les lampes frontales rouges de Jean Claude et Lucien. Ils n’ont même pas cité la marque. Laisse moi te dire que j’étais désemparée. J’ai même appris des trucs! Tu le savais toi que la brillance des astres se mesurait en magnitude? Ouais, et ben moi non. Et que plus la magnitude est petite plus l’astre est brillant? Tu sais pourquoi dans le ciel il y a la grande ourse et la petite ourse? Ouais, et ben moi je sais toujours pas parce qu’il y avait une histoire avec Zeus et c’était long et j’ai un peu décroché… mais figure toi que j’ai vu Saturne et 2 anneaux dans un énorme télescope, et ça c’était chouette. Et même pas un jingle qui fait « toudoum » juste avant de voir la planète,  nan, elle était là. Tranquille. Nette. Lumineuse. Elle m’attendait dans son télescope. Dingue. Et sans 4G ni wifi, juste des lentilles et des miroirs. Dingue je te dis.Alors Tout ça pour te dire quoi? Tout ça pour te dire que finalement céder aux sirènes du marketing c’est bien parce que tu finis par dériver ailleurs et aller voir des trucs chouettes, un peu longuets et chelous, mais chouettes quand même. Et puis tu apprends des trucs, et puis tu te dis que toi, ton instagram, ton compte PayPal, ton Netflix et ton Spotify, vous êtes bien peu de choses dans tout ça… et puis tu trouves ça super joli. Et puis tu as vu passer au moins 4 étoiles filantes, et ça c’est toujours aussi magique.

Je me suis couchée un peu moins bête et un peu plus petite. Le nain a allumé son planétarium et a continué sa nuit au milieu de « ses » étoiles à lui. Le lendemain nous sommes partis en excursion sur un site préhistorique à 1h de la maison, ils ont fait un jeu de piste et fabriqué des objets « préhistoriques » il a fait un sifflet en sureau (ouais comme la baguette de Voldemort) avec de la cire d’abeille, probablement que les hommes préhistoriques en avaient besoin pour leurs parties de foot préhistoriques. Je n’ai pas demandé. Les filles ont fabriqué des colliers, parce que déjà en 2000 avant Jesus Christ les filles voulaient déjà être tendance pour leur instagram préhistorique, et ces colliers faits par les blanches mains des petites filles d’aujourd’hui auraient pu avoir la forme d’un cône de glace avec 2 boules, mais, nous, les mamans nous y avons vu autre chose. Et c’était rigolo.

Après l’immensité stellaire nous avons donc été face à celle du temps. Que restera-t-il de nous dans 8000 ans. C’était sûrement nos deux jours les plus culturels et les plus philosophiques de l’été. On les a groupé. Là on part en vadrouille pour une session plages, paillotes, farniente et concert de grande musique appréciée par les moins de 12 ans, laisse moi te dire que mon cerveau va se reposer de tous ces efforts de relativisme qu’il vient de faire pendant 48h. J’espère juste que ce ne sera pas trop compliqué ce grand écart intellectuel pour mon cerveau, mais bon, il a plus l’habitude d’être au repos que de travailler, alors ça devrait aller.

Bon, je vous laisse, je vais réviser pour le concert, sachant que le mec fait rimer Espagnole avec Epaule, je pense qu’il y a du niveau.

Allez bisous.

Mon ourson à la guimauve…

IMG_3533C’est un ourson au chocolat fourré à la guimauve, c’est la douceur de l’été que tu as dévoré parce qu’une fois que tu as commencé tu ne peux plus t’arrêter et tu finis le paquet, c’est cette explosion de bonheur dans ton ventre… Oui, toi, netflixien netflixienne, tu sais de quoi je parle, tu le sais parce que toi aussi tu as succombé…  Tu as succombé à ce bonbon acidulé, à cette gourmandise incontournable du mois de juillet. Toi aussi. Tu as binge-watché les 8 épisodes de Stranger Things 3.

Et comme je te comprends. Ils t’avaient tellement manqué, avec leur bouilles de bébés et leur problèmes de fin du monde, leur Donjon et Dragons leurs costumes de Ghostbusters,  leur téléphones avec fil, leurs tubes cathodiques, leurs Reebok et leurs panoplies vintages qui ne le sont tellement pas quand ce sont eux qui s’en servent. Tu te languissais. Et enfin. Ils sont revenus. Avec tout ce qu’on attendait d’eux, et même un petit peu plus encore… Bien sûr ils ont un peu grandi, alors on nous a rajouté un petit enfant rigolo pour ne pas que ça nous manque trop, et ça marche. La bestiole aussi d’ailleurs a un peu grandi, et je ne sais pas si c’est l’adolescence pour elle aussi, mais il faudrait voir à nous soigner cette vilaine peau, comme dirait Benoit, parce que ça suinte par tous les pores. Donc les revoilà, ils sont venus ils sont tous là, Wynona Ryder est encore tout le temps en train d’hurler et ça lui sied toujours autant, elle me rappelle quelqu’un de la vraie vie, et c’est encore plus drôle…  de nouveaux personnages sont apparus, et même au niveau de l’intrigue, la trame est vintage jusqu’au bout des doigts puisqu’on est reparti sur un ennemi séculaire des États Unis: les russes ! Forcément…  Les mille références à tous les films et même les pubs qu’on a pu adorer y sont, 1984 plein pot et en 16/9eme… prends toi de la canette de NEW COKE et du paquet de MM’S et des van’s dans la face, et du I JUST DIED IN YOUR ARMS TONIGHT dans les oreilles. je suis d’ailleurs surprise que les frères Buffer n’aient pas poussé le délire jusqu’à nous filmer tout ça en 4/3, mais bon, on s’adapte à tout.

Bon, Je ne suis pas venue là pour te parler d’une série que tu as vu et kiffé. Tu n’as pas besoin de moi pour te montrer ce que tu sais déjà, non, tu as besoin de moi pour partager une découverte majeure dans le monde audiovisuel, et pour la kiffer ensemble.

Et j’y viens… alors comme tout le monde mon petit chouchou mon favori mon personnage à moi, celui qui me fait m’illuminer quand il apparaît sur l’écran, celui qui nous fait toutes vibrer à l’unisson, c’est bien sûr le beau, le charismatique, l’immense, le ténébreux… Dustin. Oui Dustin. Bien sûr ce « léger » cheveux sur la langue fait une grande partie de son charme, mais ce n’est pas que ça, Dustin c’est un tout. Et ce n’est pas qu’un physique mesdames. Bon, je ne te cache pas que le fait qu’il ait une meuf m’a un peu perturbée dans cette saison, mais finalement je m’en suis remise, parce que c’était sans compter sur le fait que j’allais découvrir cette scène mémorable. Unique. Géniale. Cette séquence désormais culte dans la vidéothèque interne de mon cœur, dans mon INA personnel, cette scène qui toi aussi a dû te faire frémir de bonheur : The Neverending Story… comment te dire. Tout y est. A commencer, bien sûr,  par le choix de la chanson.. Mais Cœur avec tous les doigts les gars! Mais bordel comment font ils pour toujours taper là où ça fonctionne? et puis tout! Mais tout je vous dit! Lui qui chante, elle qui le rejoint sur les ondes, tous les autres qui écoutent… les gros plans, les réactions de chacun des personnages qui nous permettent aussi de faire le point sur la situation critique à cet instant… et y a même la « chose », des génies je vous dis… le split screen, so 1984, les chouchous dans les cheveux de suzie , son bras en l’air quand elle chante, le travelling arrière dans le décor kubrickien de la base soviétique, les autres dans le coffre du break (pardon mais là aussi, moi en 84 c’était mon rêve absolu que de monter dans le coffre de la voiture!), l’humour, la tension, et puis cette chanson, non parce que si tu analyses bien les paroles #totalbilingue  ça dit un peu quand même que c’est une histoire qui ne finira jamais (bon, en général pour une série il faut quand même qu’il y ait une fin parce que sinon ça part en live à un moment (#lost), donc il faudra bien qu’on détruise ce monde à l’envers à un moment donné hein, et si on pouvait le faire sans perdre Elf, parce qu’on a déjà perdu Daenerys cette année, et du coup ça ferait beaucoup d’un coup) et c’est notre histoire sans fin à nous avec eux, et c’est tellement beau que ça nous donne envie de chanter nous aussi… mais là je me perds en conjectures donc bref, cette séquence est mythique, culte, et essentielle à nos vies. Si je ne devais garder qu’une scène de ces 3 saisons, tu l’auras compris, ce serait celle là.

Alors si tu as un moment de moins-bien, si la vie est pas hyper trop chouette ou que tu passes une mauvaises journée, meme si les russes ne sont pas en train de ré-ouvrir le portail du monde à l’envers et qu’une affreuse chose ne te poursuit pas dans la nuit, non si juste y’a des cons partout et que tu veux avoir un peu la pêche, vas-y re-mate la toi et pousse le son à fond. Tu verras, c’est l’effet Dustin 100% garanti.

Allez, je te laisse Je vais aller me faire tatouer la constante de Planck sur Le Bras, parce que si un jour je dois sauver le monde je n’ai pas de suzy-pooh à appeler, et ça, c’est tellement dommage.

https://youtu.be/f-6f9G3cg5M

Il faut laisser le temps…

bradley-cooperC’est quand je vois que le dernier article rédigé ici date de fin septembre que je prends le plus conscience que l’année scolaire s’est écoulée en un claquement de doigts. C’est quand je vois qu’il portait sur la Casa de Papel que je me rends compte que tout a filé à une vitesse démesurée. L’automne et l’hiver sont passés, et les dieux de Canalsat étant avec nous, ce dernier a été moins long que celui de Jon Snow. Mais il faudrait tout de même que de vrais gens sérieux se penchent sur la question du temps. Nan pas des météorologues hein. Ça je pense qu’on a bien compris qu’il y avait un genre de soucis (enfin pas tout le monde). Mais des genres de chercheurs qui nous expliqueraient pourquoi quand un truc est super relou on a l’impression qu’il dure 40 fois plus longtemps que quand un truc est super trop sympa. Genre tu prends une soirée avec des cons, t’as l’impression qu’elle dure une semaine. Et tu regardes 3 épisodes de Stranger Things et bim, il est déjà minuit les gars. Alors que sur ta Rolex (quoi? T’as 40 ans et t’as pas de Rolex?) ça dure strictement le même temps. Du coup ils pourraient trouver un moyen de faire passer plus vite le temps relou, et moins vite le temps pas relou (en dehors de l’alcool, qui reste une solution compliquée, notamment dans le monde professionnel). Et Si ces mêmes chercheurs pouvaient également se pencher sur le cas des gens relou, et trouver une solution globale pour qu’ils arrêtent de nous gonfler, on les remercierait bien bien bien (mais c’est un autre débat, en revanche si vous trouvez, dites moi, j’ai une liste). Concernant le temps, certains ont des théories qui diraient que plus tu avances en âge (expression communément employée par des personnes qui vieillissent pour remplacer le verbe VIEILLIR, tu noteras que les gens qui l’utilisent sont DEJA vieux) plus le temps passe vite. Alors oui et non hein. Parce que ce soir au conseil d’école par exemple, j’ai beau être très âgée, je vous assure que le temps était très long, surtout quand le débat à porté sur la sortie athlétisme passionnante, et qu’on nous a décrite par le menu, que les instits (OUI JE SAIS QU’ON DIT PROFESSEURS DES ECOLES) nous concoctent pour le mois d’octobre. Et l’autre débat sur la date de la kermesse de l’année prochaine n’était également pas piqué des hannetons (oui, cette expression est toujours usitée en 2019). Donc cette théorie qui dit que plus t’es vieille, plus vite ça passe, je ne pense pas qu’elle se vérifie tout le temps. Même si Là par exemple, je te le signe, je vais me coucher ce soir, et quand je vais me réveiller… on sera le 2 septembre….

Alors comment on fait? Si vous voulez, il est possible que pour aider ces chercheurs je leur donne deux ou trois paramètres qui précipitent le temps dans ce trou noir où il disparait… des ingrédients qui fonctionnent à tout les coups… Vas-y note…  je te fais la liste…. une forte odeur de monoï étalé, des rires d’enfants dispersés, des peaux halées, des eaux turquoises démesurées, Bradley Cooper, des musiques qui font chanter, des cheveux salés,  des bulldogs qui font marrer, Bradley Cooper, des amitiés alcoolisées, des corps pas complètement habillés, Bradley Cooper, des soirées allongées, des grasses matinées surdéveloppées, des petits dejs ensoleillés, des lampes frontales allumées (celles qui savent, savent), des lacs du Connemara endiablés… et puis tout un tas d’autres surprises qu’on ne peut pas soupçonner. Je suis sûre que quelque part il y a quelqu’un dans un laboratoire qui fait des recherches de ce genre, avec une blouse blanche, des grosses lunettes, et des stylos dans la poche de sa blouse. Alors Si vous êtes sympa, allez le chercher, et dites lui. Dites lui que la seule formule qu’il trouvera jamais, c’est celle qui dit que le temps passe plus vite quand on le passe avec les bonnes personnes (et un peu d’alcool hein) (ou Bradley Cooper). Ho la vache C’est beau, on dirait du Lara Fabian, ou du Hélène Ségara, je ne sais pas…

Je vous laisse, je vais mettre mon réveil pour demain matin, parce que ce sera déjà la rentrée apparemment.

Allez bisous.

PS : la photo d’illustration c’est cadeau. Au cas ou le message subliminal serait mal passé.

El professor

casa

Bon, depuis que j’ai vu, que dis-je, dévoré la Casa de Papel, je ne te cache pas que quand un homme me convoque dans sa salle de classe pour une petite réunion, je tire quelques plans sur la comète et Je m’imagine déjà en combi rouge avec mon masque de Dali, une arme automatique à la main en train de me choisir un pseudo de ville.

Vendredi soir, nous avions donc rendez-vous avec « El Professor », pour un briefing. J’étais surexcitée, me demandant quel nom de village corse on allait bien pouvoir chacune se choisir pour le prochain braquage avec mes copines. Et quelle allait être notre cible…

Je suis vite redescendue en constatant que c’était simplement la réunion de rentrée scolaire du nain. Apparemment on allait juste être habillées normalement, garder nos noms, et ne pas porter de masques (dommage, y’en a une ou deux à qui ça irait à ravir).

«El professor » était en fait « le maitre », et contrairement à la série, il ne nous a pas interdit de coucher ensemble, il ne nous a pas donné de pseudos, et le seul braquage auquel on allait participer, semble-t-il, était celui du cartable de nos gosses.

Ouais, le bordel est vide. genre braqué. Dézingué. Asséché. Depuis la rentrée, on a le livre de lecture, le cahier de liaison, le cahier de texte, et la trousse de l’enfant. Rien d’autre.

Le cahier de texte a contenu une fois des devoirs: une leçon à revoir… laisse moi te dire que comme on sortait du CP de Hitler en jupe (mais tendance la jupe) avec devoirs pour tous les jours, donnés à l’avance POUR QUE TU PUISSES T’AVANCER #PASDEXCUSE, ça nous a fait un genre de choc anaphylactique, quand on s’est rendues compte que fin septembre, y’avait toujours pas UN TRUC A FAIRE à la maison. Qui plus est l’enfant semble être scolarisé dans une école pour le Mossad ou le KGB, tu peux pas en tirer une info. -T’as fait quoi aujourd’hui- « Je sais plus » « Des trucs » « Du français et des maths ». Tu la sens, l’envie de le buter qui monte, quand il monte dans la voiture… -attache toi, ce serait dommage… –

Perso, mon nain ça lui va hyper bien. Mais moi je me demandais un peu ce qu’il foutait en classe… Alors j’attendais que « el Professor » M’explique, à la réunion, ce qu’il fout, lui, en classe avec les génies qu’on lui laisse tous les matins. Et Il a été hyper rassurant hein.

-Bon, on est sur une méthode de RESPECT et de CONFIANCE, l’enfant travaille A SON RYTHME et de manière LUDIQUE, il s’AUTOCORRIGE, il a un LIBRE ACCES  aux ordinateurs de la classe pour des ateliers… et ils récitent leurs récitations… QUAND ILS SE SENTENT PRETS à le faire…

-haaaaa. alors ça va! on est rassurées ! Nan, un instant on a cru que vous alliez bosser…

MAIS PUTAIN. Est ce que tu connais mon GENIE? Nan, sans déconner, avec tout le respect que je vous dois, à vous, à l’éducation Nationale, à Jean-Michel Blanquer, à tout le monde hein, MON FILS? MON NAIN? LIBRE? EN CONFIANCE? vous êtes des grands malades hein. J’ai surkiffé quand t’as dit « Le travail sur l’ordinateur est plus productif que sur un cahier » J’ai béni le ciel que UN – mon nain ne soit pas là à la réunion, et DEUX, qu’il ne comprenne pas le mot PRODUCTIF. Nan parce que là on est foutus. Le jour où il me la ressort…« Ouais, tu sais maman, je vais un peu me caler devant un écran, le maitre dit que c’est plus productif que d’écrire sur un cahier. » Le jour où il me dit ça, je te le dis, je sais où tu vis… JE TE LE DEPOSE. ouais, je te tutoie, mais du coup je suis obligée.

J’ai aussi bien kiffé quand t’as dit qu’on débuterait la grammaire en février/mars, du coup le nain peut continuer les phrases du type « Ouais c’est parce qu’on le SACHAIT pas » et ça c’est plutôt bien, comme ça il est au niveau pour les anges de la téléréalité, ou pour BFM TV, on sait jamais, si un jour il veut faire de la télé, il est bien bien bien. voire peut etre meme surqualifié.

J’ai tout écouté. J’ai pas (trop) posé de questions, en même temps, il valait mieux, parce que apparemment, celles qui posaient des questions, après elles se barraient, c’était assez inédit, j’ai pas compris.

Moi j’ai fait la connasse qui a pris des notes, un peu pour ici, je ne te le cache pas, un peu pour les absentes, ha oui je dis absentEs, au passage, Marlène (Schiappa), si tu nous lis, pour ton compte twitter, sur 2 classes CE1/CE2, on était sur un gros effectif de 3 papas, le reste… de mamans hein. #parité #çalesconcerneàquelmomentlespères #continuonslecombat #quelcombatenfait #hahaha

Bon, on rigole, mais je ne vous cache pas que malgré tout ça, en vrai, moi je laisse le nain entre de bonnes mains. C’était pas simple, parce que celle qui lui a fabriqué son CP était plus qu’une copine… alors forcément, le lâcher à quelqu’un d’autre… et en plus ils sont deux… et en plus…  c’est des garçons, je ne te cache pas que ça a suscité quelques petites angoisses. Mais en vrai, je sais qu’ils sera bien. Mais genre vraiment bien. Et respecté. Et ça c’est chouette. Et encadrés par des gens avec des vraies valeurs. C’est même ça le plus important. Il est avec des gens bien. Bon , des gens qui font durer les réunions de rentrée un peu trop longtemps… mais du coup on fait craquer le cours de sport et on va boire des coups. Alors finalement, c’est vraiment bien, un peu long, mais bien. Et je nous souhaite à tous les quatre que ce soit chouette. En revanche je ne déconnais pas quand j’ai dit que je pouvais vous le déposer hein, alors faites gaffe à ce que vous lui dites.

Allez, bisous.

Il suffira d’un signe

Cher Dieu,

je t’écris aujourd’hui parce que jusqu’à il y a 6 jours je ne savais pas que tu existais, et maintenant je suis obligée de constater que non seulement tu existes, mais qu’en plus tu communiques avec moi, et cerise sur le pompon, apparemment tu as de l’humour (si ça se trouve t’es l’homme de ma vie!). Je voulais donc te dire un peu merci pour tout ça, parce que j’ai beau retourner le truc dans tous les sens, c’est forcément toi qui tire les ficelles d’un truc aussi magique. Une petite suite de miracles. Perso je les avais mis sur le compte de l’enthousiasme, de la bonne humeur, du soleil, de l’amitié, d’une forme de conjoncture exceptionnelle, d’un faisceau de circonstances hors du commun, de… je ne sais pas, mais je n’avais pas envisagé que ça pouvait être toi. Mais je dois me rendre à l’évidence. Le réveil qui sonne à 5h30 et t’as envie de te lever, c’est déjà pas normal. Les enfants qui marchent 12 bornes sans se plaindre, c’est encore moins normal. Une enfant qui vole au dessus des ronces et finit sans une égratignure c’est absolument anormal, le pipi au lit qui fait rire… La panzetta qui ne fait pas grossir, Nina Simone et Les étoiles filantes rien que pour nous, L’eau qui a le gout de Pastis, les nénuphars, l’arbre de Stranger Things, la danse sur les lacs du Connemara avec des lampes frontales, les bûches dans le sac à dos du petit canadien, la toilette à l’eau glacée surveillée par un arbre qui fait coucou, la vaisselle en plein air que t’as envie de faire, la sauce tomate de mémé, la cabane en fougères, le coupe-coupe pour ouvrir le chemin, l’écho, la rivière, le langage un peu chelou des chèvres, la gopro qu’on perd pas, la lumière du matin, Mannà qui change la vaisselle de place, et qui en casse un peu… les yeux bleus de babbò, qui porte un prénom prédestiné, et qui leur explique les fleurs, les baies, les buissons, qui nous transmet le passé et l’histoire, et qui fait griller la panzetta et fait de la charcuterie à tomber par terre… La tong qui casse mais juste au dernier moment quand on n’en a plus besoin… Tout. Tout a été parfait. Alors Ne me dis pas que c’est pas toi.

Et le temps. Le temps qui se distend. Cette parenthèse qui semble avoir duré une semaine. Ce temps qui s’arrête. Qui se suspend. C’est toi. Toi avec un grand T. Je sais que t’as fait exprès. Pendant cette communion, en plein air, le soleil, le décor, la Paghjella, la licorne, Le Faucon, ou l’aigle, enfin le grand truc qui faisait des cercles au dessus de l’autel, tout y était. Alors tu me l’as envoyé. Le signe. Alors que toi et moi on savait que c’était pas possible. Tu l’as fait. Et toi et moi on sait que c’est toi. Parce que dans la vraie vie les miracles ça n’existe pas. Enfin pas ceux-là. Ou alors c’était pas la vraie vie… Ou bien tu existes vraiment. Je ne dis pas qu’à partir de maintenant je vais te voir partout et dans tout, je dis juste qu’à cet instant précis j’ai su. Et pour me souvenir j’ai même rapporté une branche bénite. Je ne te cache pas que depuis je vois un peu des signes de ton existence une peu partout… Le lien coulissant sur les sacs poubelles. l’ouverture facile en bas des paquets de Princes… Le pain de mie sans croute… Le radar de recul… Tu vois que tu existes. On a même plus à tourner la tête. Les sacs à glaçons! Ouais ceux qui fonctionnent, que quand tu les ouvres tous les glaçons viennent d’un coup. Le candyup. Bon, là tu pousses le génie jusqu’à nous faire des briquettes de la taille parfaite pour la main de l’enfant qui devient parfaitement autonome le dimanche matin, t’avoueras que ça ne peut QUE être dû à l’intervention du divin… La crème solaire en aérosol… Tu vois. Tu es partout au final. Ou alors tu as des équipes marketing hyper au taquet… Ou les deux. Mais je m’en fous. Et si c’est vraiment toi, et si tu veux que je persiste à le croire, n’hésite pas à en envoyer d’autres. Je veux dire des vrais SIGNES. Ceux comme avec le Faucon… Tu vois ce que je veux dire. Ceux là. Parce que j’ai tendance à croire ce que je vois… comme ton pote saint Thomas. Et sinon… Je voulais te dire que même si tu t’arrêtes là, et ben je t’en voudrais pas. Et je te dis même merci. Même si tu continues pas. Merci déjà d’avoir mis tout ça sur mon chemin. Parce que sans vouloir crâner, tu m’as plutôt comblée. Comme dirait Céline, La vie m’a tellement gâtée j’ai plutôt du mal à l’éteindre… Alors si c’est pas toi, ben je suis une fille qui a quand même vraiment de la chance. Parce que la vie est jolie et drôle. Plus exactement MA vie est jolie et drôle, y’ a de jolies surprises, même si parfois elles ont un revers (un putain de revers même), mais je préfère les prendre et les avoir vécues que de passer à côté. Alors Merci pour tout. Tout ça et tout le reste. Merci de m’avoir faite comme je suis, et de m’avoir entourée de ceux là. Merci de prendre soin de nous comme ça. Parce que malgré les accrocs, le bonheur est partout.

Bon, je crois que dans l’étendue de ton domaine de compétences y a pas mal de trucs, alors n’hésite surtout pas, parce que maintenant que je crois (un peu) en toi, le mieux ce serait… que je te surkiffe, et y’ encore 2 ou 3 trucs que tu pourrais faire, je sais que tu vois de quoi je parle. Je sais que t’as pas mal de boulot, mais ça va pas te prendre trop de temps normalement, et en plus, je te promets, je te remercierai à CHAQUE FOIS. Promis.

Bon, Je te laisse, parce que dans tous tes miracles, t’as pas encore inventé le pipi au lit que fait rire mais qui ne sent rien et ne salit pas, donc j’ai 3 machines à faire…

Allez Bisous.

PS : Et la bise au père Noel, si tu le croises, parce que lui, j’y crois depuis beaucoup plus longtemps hein.

Parfum de nuque et tapis à bagages

Vous savez quoi? on va reprendre le compte! Aujourd’hui, 49ème jour de nos plus chouettes grandes grandes vacances avec un trou au milieu. Et devinez qui va revenir de chez son corres’? Oui, c’est bien lui! Celui qui peut vider des caisses entières de playmobils sans jamais les re-remplir, celui qui peut étaler 20 mètres carrés de legos pour trouver juste ce tout petit morceau parce que tu comprends c’est le truc pour faire le hayon du camion – mais c’est pas un camion, y’a pas de roues – Ha ben justement, puisque tu en parles, j’en cherche aussi. Celui qui mange les pitchs par 2, mais ceux aux petites hein, pas les autres. Celui qui dit kePchup. Celui qui flotte mieux quand il met un masque, parce que maman, le masque c’est ça qui fait flotter. Celui qui facture 12euros50 les cafés qu’il fait avec sa nespresso de dinette. Celui qui déteste faire des pages d’écriture. Celui qui adore l’apéro, surtout quand il y a des monster munch au Kepchup justement. Celui qui boude. Celui qui rit. Celui qui m’a manqué un peu beaucoup, sauf le matin quand j’ai dormi jusqu’à midi. Celui qui va très rapidement apprendre à se servir de la nouvelle Gopro, parce qu’elle n’attend que lui. Et il n’y a pas qu’elle. OUAIS… j’avoue. 3 semaines c’est un peu long sans nain. Ouais je fanfaronne que ça fait du bien un peu d’air… Mais

ce soir tard, ou peut-être serons-nous déjà demain, je vais regarder la porte de cet avion s’ouvrir, et attendre qu’il se vide intégralement avant que les nains aux pochettes jaunes n’en sortent, accompagnées d’une hôtesse dont le gilet jaune tranchera de manière comique avec son tailleur et ses talons mais personne ne le remarquera. Elle marchera trop lentement, avec sa dizaine de têtes blondes pas du tout rangées. Même si elle est la plus rapide du monde, Elle mettra trop de temps pour ouvrir chaque porte vitrée. Pour ouvrir chaque pochette et vérifier chaque pièce d’identité. tout cela durera un genre de petite éternité. On les regardera, plein de sommeil mais tout sourire, leurs grands yeux écarquillés… Et puis la porte s’ouvrira pour qu’il passe. Le mien. Mon nain. Alors on se serrera fort. Si fort qu’il n’y aura plus d’espace entre nous, comme si, de nouveau on ne formait qu’un. Je sentirai ses cheveux, et ils ne sentiront pas comme d’habitude, papa n’utilise pas le meme shampoing que nous. Alors je plongerai dans sa nuque, et là je le retrouverai. mon bébé. ça ne durera pas assez longtemps, parce que comme tous les adolescents de 7 ans il me dira, viens, on va attendre la valise. je lui demanderai si le vol s’est bien passé, il me répondra quelque chose d’improbable, du genre qu’il aurait préféré plus de turbulences ou que sa voisine a renversé son coca mais lui il a bu son jus de tomate. Il ajoutera un détail de type -personne n’a vomi- ou -j’ai pris les consignes de sécurité dans mon sac- Il me regardera en souriant. Et il fixera le balai des bagages sur ce tapis qui le passionne, puis il attrapera ma main, la collera à sa bouche fort fort fort, y fera un long bisou, lèvera les yeux et dira « je t’aime maman ». J’aurai les larmes aux yeux. Et il sait ce que je répondrai. Chacun ses rituels. J’ai hâte de celui là.

Allez, bisous.

Cher futur parent de CP

Cher futur parent de CP,

La fin de la maternelle de ton nain approche et je te vois te poser un bon millier et demi de questions.

Tu es fébrile à l’idée de la future rentrée de ton «génie » en CP, et c’est bien normal. Jusque là, tu considérais un peu l’école comme de la garderie, et de toi à moi, sous certains aspects, c’était quand meme un peu le cas, mais là, tu vas voir, tout va changer. Ton nain, qui était un peu devenu le « grand » de l’école va redevenir le plus petit, et il va partager sa cour de récré… Et la cantine… avec des mioches de presque 2 fois son age… il sera le plus petit, celui qu’on chahute facilement celui dont le cartable a l’air 10 fois trop gros pour lui. Il va redevenir… un bébé. Tu trembles pour lui. Et tu as raison… ha ha ha… ou pas.

D’abord Permets moi, du haut de mes 9 mois de CP, de te donner quelques petits conseils…

La maitresse (ou le maitre) va déjà sûrement te faire parvenir une liste de fournitures pour la rentrée. Bon, dis toi que c’est une liste de départ hein. Ce qu’elle (ou il) a mis c’est bien… pour les 3 premières semaines… et encore.

D’abord, le cartable. Prends un truc à roulettes hein, parce que le poids du cartable est supérieur à celui de l’enfant, et c’est pas de la faute de l’instit’, non, c’est la faute de ta feignasse de progéniture qui, pour économiser l’effort de tri, préfère mettre TOUT LE CONTENU du casier dans le cartable en oubliant JUSTE le cahier nécessaire aux devoirs (TOUJOURS). Moi j’ai un modèle nain garçon, donc j’ai dû prendre un modèle de cartable STARWARS à roulettes à 75 balles qui a donc lâché à Noel. Donc nouveau modèle beaucoup moins cher (70 balles) à la rentrée de janvier, toujours Starwars, une roue a lâché en février. Je te rassure, il traine le meme depuis, ça va aller les conneries. Le cartable boite, on s’en fout, on le racle… Mais investis dans du solide. Pas forcément dans de la franchise marketing, je te dis ça, mais BIEN SUR, à la rentrée je retournerai acheter un cartable STARWARS ou autre AVENGERS comme une débile.

Bon, on a donc notre cartable, Dark vador ou Elsa de la Reine des neiges trône dessus, on s’en fout, on va maintenant passer au contenu. J’attire ton attention sur la trousse. Tu ne te doutes pas que ce petit bout de tissu Zippé est en fait un gouffre sans fond dans lequel TOUT disparait. Un genre de trou noir miniature que ton enfant trimballe avec lui. OUAIS, Stephen Hawking aurait ou ecrire des bouquins entier sur l’anti-matiere contenue dans ce machin. Je te mets au défi de finir l’année avec la gomme ou le taille crayon de la rentrée. Rien. rien ne dure dans la trousse de ton enfant. parfois, des choses improbables peuvent y apparaitre. Mais jamais, jamais, les choses ne restent. Donc la maitresse (ou le maitre Ohsavaaaa) va te demander poliment des crayons des stylos… des trucs cohérents hein sur la liste. Et puis Elle (ou il, tu me saoules avec ton égalité des sexes) va te dire de prévoir des tubes de colle. Et là, meuf, attends toi au pire. Parce que je ne sais pas si elle la revend sous le manteau, si ils se font des soirées sniffage de colle entre collègues, mais bordel, c’est quoi le délire avec la colle??? Compte AU MOINS, un tube par semaine, moi, mon nain, c’est DEUX. Et l’autre truc chelou, il faut que je t’en parle, c’est les feutres. Je conçois que l’enfant fasse des coloriages… toussa toussa. (Tu vas voir les oeuvres, y a un virage majeur au CP, On passe du moche abstrait au moche concret) Ouais. Mais y’a un truc avec le feutre rouge nan? Perso mon fils en est au 15ème je pense. Et tu sais que ça ne se vend pas à l’unité, tu rachètes toute la boite à chaque fois…. Alors y’a une secte ou des soirées où pour rentrer faut un bâton de colle et un feutre rouge nan? parce que sans déconner je me pose des questions les gars. Apres le reste ca va a peu apres, hormis les gilets, vestes, blousons… Mais ca n’a rien à voir avec l’ecole. C’est juste que l’enfant de 6 ans ne gère RIEN. Donc voilà. Le matin il arrive en classe tout emmitouflé, multicouches, et à 16h30, il a CHAUD. Donc les couches ont volé… pas grave… quelqu’un ramassera…

Ça c’est pour la partie materielle. Y’ a des gens pas trop idiots qui ont lancé un business complet sur les étiquettes de marquage. Bon filon hein. Ne lésine pas sur l’étiquette. On s’est foutu de la gueule de la maitresse qui nous a demandé en début d’année d’étiqueter chaque feutre, chaque crayon. Ouais. Tu vas voir… la meuf est pas si tarée que ça… tu vas le faire aussi. Mais compte large sur les étiquettes. Et après, checke le contenu de la trousse au moins une fois par semaine, si tu ne veux pas avoir la honte de ta vie quand la maitresse s’enerve un matin, utilisant l’outil virtuel de communication: la BENEYLU (je te laisser kiffer la découverte seule) en demandant à tous les parents de racheter des gommes et des crayons à leurs enfants qui n’en ont PAS et qui ne peuvent pas TRAVAILLER, si JAMAIS, toi, parent, ça t’intéresse… donc vérifie, parce qu’imagine qu’elle (ou il, tu me saoules) en a au moins vingt comme le tien…

Pour le reste, je sais que c’est dur, et que déjà tu te dis « oh mon dieu il grandit… » mais ça va aller… et je te dis juste que si Jean-Mi choisit pour ton nain la même maitresse, ou le même genre que pour le mien, tu n’as à t’inquiéter de rien. Tout va rouler, glisser… et ton plus gros soucis ce sera là… maintenant, le mois de juin… quand tu vas te dire… oh putain… on va la quitter… on va la laisser… et on attaque le CE1…

Allez, bisous.