Boucher le trou

IMG_4938Vivre avec quelqu’un en permanence ça n’a jamais été mon fort, tu peux en parler avec tous ceux qui s’y sont essayés. Ce besoin de liberté. Cette détestation des contraintes et du rythme imposé. Ce rendu-de-comptes de tes allées et venues. Qu’il s’agisse de tes parents, de tes collocs, de ton mec ou de qui que ce soit, vivre avec quelqu’un c’est devoir faire avec. C’est le ou la respecter, son rythme, son sommeil, ses envies, ses phobies, ses goûts en général, télévisuels en particulier, bref, c’est se plier à un être humain qui n’est pas toi. Non pas que je sois ultra egocentrée (quoi que…) mais … j’aime écouter de la (objectivement toujours très bonne) musique fort, je suis bordélique, je n’aime pas prévoir ce qu’on va manger ni à quelle heure, je zappe les chansons au bout d’environ 30 secondes, je ne rince pas les trucs avant de les mettre dans le lave vaisselle, j’attends que la poubelle déborde pour changer le sac, je peux tenir une semaine avec un frigo vide, et surtout, surtout, il ne faut pas me parler avant au moins 2 cafés le matin, quelle que soit l’heure… Oui, je sais, tu vois se profiler mon côté « femme idéale » et je t’assure que je n’en rajoute pas pour t’attirer,  je suis vraiment comme ça.

Un jour sans l’avoir vu venir, le colocataire définitif est arrivé. Celui qui allait, quoi que j’en pense ou dise, partager mon quotidien, mon hebdomadaire, mon mensuel, mon éternel. Celui qui allait être plus bordélique encore que moi, celui qui allait kiffer la musique encore plus fort que moi, celui qui n’allait jamais vider la poubelle, celui qui ne relèverait jamais la cuvette des toilettes pour ne pas avoir à la baisser ensuite et m’entendre râler. Celui qui peut manger n’importe quoi à n’importe quelle heure, mais quand même assez souvent. Celui que j’ai fabriqué moi même, donc un peu à mon image, je te l’accorde. Celui qui ne me parle pas le matin alors qu’il aurait mille choses à dire, mais lui, il sait. Celui qui m’agace autant qu’il me ravit. Celui qui n’est pas moi, mais une version quand même assez approchante. Vivre avec lui c’est pas simple tous les jours hein, mais on se marre quand même pas mal…

Et puis vient ce moment de l’été où il part. Il va chez son papa, et je t’avoue qu’il y a comme un… trou. Un vide. Bien sûr que je suis ravie de replonger dans cette liberté tant envolée qu’elle en est encore plus précieuse une fois retrouvée, bien sûr que je sais qu’il est heureux de voir son géniteur légophile et nintendo-laxiste, amnésique de paternité 90% du temps, bien sûr que c’est primordial pour son équilibre, et le mien, ce moment de répit réciproque. Bien sûr que ce temps de partage avec celui qui brille par son absence, physique, téléphonique, whatsappique, skypique et tout-autre moyen de communication-ique et donc parentale est essentiel à sa construction. Je le sais. Mais le fait est que ça fait comme un trou. J’ai appris la semaine dernière qu’un trou noir était quelque chose qui avait une telle densité que sa gravité attirait tout à lui et que rien ne pouvait s’en échapper, pas même la lumière. Dieu soit loué, le trou laissé par le nain n’est pas de ceux là, mais il est ce qu’on en fait, et sa densité varie en fonction de l’importance qu’on lui accorde. Je t’ai perdu là. Attends, je t’explique. Si on considère un peu trop le trou, il finit par grossir et tout attirer à lui. Il est donc primordial d’avoir toute une galaxie autour de soi pour nous éloigner de ce trou (noir). ça y est, t’as saisi la métaphore. Fais gaffe ça continue, et c’est à peine filé. Moi dans ma galaxie (champ lexical du trou noir) j’ai pas mal d’étoiles (et ça continue), et c’est là qu’elles interviennent, telles des prestidigitateurs, elles font diversion, elles agitent un foulard pour que mon attention soit attirée ailleurs, loin du trou, et comme par magie, le trou s’éloigne et n’attire plus rien. Le jour du départ elles sont toujours là. Toujours. Elles agitent le foulard. Coloré et joyeux.  Mercredi, elles n’ont même pas trop eu à l’agiter, je n’avais qu’une envie, c’était le regarder. On a dansé et chanté, on a ri, on a bu (oui, on boit parfois, mais ça reste très exceptionnel, genre 7 fois par semaine) . La moiteur du plein été, les chaises en plastique, les serviettes en papier, la lumière exceptionnelle de l’heure magique du coucher du soleil, les discussions débiles, le bruit des glaçons dans le vin blanc et la photogénie toute relative de chacune d’entre nous étaient les ingrédients parfaits de ce cocktail sucré et délicieux… Ma galaxie adorée. Mon univers merveilleux. 

Le lendemain matin j’ai pu boire mes 4 cafés en jouant avec spotify sans personne pour me dire de re-re-remettre balance-ton-quoi pour la 12ème fois mais plusss fort. Personne ne m’a demandé ce qu’on faisait aujourd’hui, et devine quoi, personne n’a faim, ou soif, ou un problème avec le wi-fi dans sa chambre – personne n’essaie de me gratter des minutes en plus de switch, et personne n’a semé ses vêtements entre sa chambre et la salle de bains (à part moi bien sûr). Personne ne trouve pas son maillot -mais si tu sais celui avec la bande jaune fluo – Et personne ne saoule le chien au point de se prendre un coup de griffe ou de dent et de venir chouiner après et je cite « Mais j’ai juste mis ma tête sur le sol et lui il m’attaque » – Je n’ai pas hurlé. Je n’ai rien rangé. Je n’ai rien répété… Bonheur simple, et pourtant si rare. 

Ce midi, un vinyle tourne et crépite sur la platine, il couvre les ronflements du canidé à tête plate qui doit se demander où est passé l’humain miniature qui l’occupait tant. J’hésite entre deux bouquins qui m’attendent depuis des semaines, vais-je me re-re-re-refaire un café… And you want to travel with her, and you want to travel blind, And you know that she will trust you, For you’ve touched her perfect body with your mind… Suzanne s’envole par la baie vitrée, je vais me refaire un café…

Le trou a parfois du bon, et il n’est pas si noir que ça, crois moi. L’important dans tout ça, ce n’est pas l’absence, c’est ce qu’on en fait. (On dirait du Calogero nan?, quand je te dis que j’aime la bonne musique) 

J’ai l’immense chance de le savoir heureux, et de retour dans 18 dodos maintenant (ho ça va, j’ai le droit de compter en dodos). Il semblerait qu’il ait pris du coté de son père pour ce qui est de la communication, alors je ne suis pas non plus assaillie d’appels et de messages, ou est-ce seulement le chromosome Y qui les conditionne comme ça, il faudrait que des généticiens se penchent sur la question, il doit y avoir un lien. Parce que quelque chose me dit qu’une petite fille m’aurait sans doute déjà appelée au moins 3 fois et envoyé 42 messages.

Le vrai bonheur c’est d’avoir un univers tout entier autour de soi qui agite des foulards juste quand il faut et me laisse apprécier ma « solitude » très relative. Il va revenir tellement plus grand de tout ce qu’il fait sans moi. Il va revenir ravi de ces jours sans limites, sans barrières, sans lunettes, sans savon, sans légumes, sans carcan ni règles. Il va revenir heureux. Heureux d’être parti et heureux de revenir. Que puis-je rêver de mieux pour l’équilibre d’un petit garçon dont mon seul but, est d’en faire un homme heureux…  

Bon, je vous laisse, je vais quand même aller vider la poubelle. 

Allez, bisous.

Tendance Culture

social-media-marketing-nasaNous on est des meufs tendance. Comprends moi bien. C’est comme ça qu’on dit de manière cool qu’on est vraiment des moutons qui suivons tout ce que les diktats du marketing moderne nous imposent. Mais nous, en plus d’être des moutons, on trouve ça cool, et on le clame haut et fort. Tout. On en rigole même. Parfois on dit même que bien sûr, si c’est plusss cher, c’est que c’est plusss BEAU. Mais le pire, c’est qu’on le croit. On est les premières à se foutre de la gueule des influenceuses sur insta, mais on les suit, et devine quoi.. elles nous influencent… c’est pas trop mal foutu finalement. On fait mine de résister un peu, parce que c’est comme ça que l’humain est fait, mais un truc qu’on trouvait has been il y a 6mois, si on le voit sur les bonnes personnes, laisse moi te dire qu’il va falloir qu’on le porte, et en plusieurs coloris… J’avais réussi à résister à l’immense phénomène, que dis je, la religion du moment : Game of Thrones, parce que « Ho ça va, vos histoires de nains qui se battent à coups de haches, et de princesse sur des dragons, on a plus 12 ans hein. Mais la pression sociale, ouais, la pression sociale, je pèse mes mots, quand quel que soit le réseau social sur lequel tu te connectes ça balance du Winter is coming à tout va, quand même au café les copines se mettent à en parler…et bien tu cèdes aux sirènes des coiffures de l’enragée Daenerys et de toute sa clique de nain, de haches, d’inceste, de tortures et de dragons. C’est dommage,  tu avais réussi à tenir plusieurs années. Mais trop fut trop, tu as  rattrapé les 8 saisons en quelques jours seulement (#nolife). Bref. Si un truc plait à tout le monde, tu peux être sure que je vais vouloir le voir, mais qu’en plus, si c’est bien pensé par des têtes du marketing, que je vais vouloir ce qui en découle! Et devine quoi, je vais aussi faire tout pour que mon nain soit comme moi! Et c’est facile !  C’est ainsi qu’il a développé une passion récente pour… la Lune. Étonnant non? Ne fêterait-On pas cette année les 50 ans des premiers pas de l’homme sur la… lune? Ne nous abreuverait-On pas de produits NASA à ne plus savoir qu’en faire? Lego n’aurait pas sorti LE LEM d’Apollo 11 en rupture de stock sur son site dès le 3 eme jour? H&M n’aurait pas sorti toute une gamme de sweat-shirt et tee shirts estampillés du logo de l’agence spatiale américaine? Siiii, et devine qui en a acheté pour elle et pour son rejeton nasaphile? Et qui nous a posté ça sur insta ? Hashtag samesame hashtag NASA hashtag tropcontentedefairechauffermacartebleue. Et devine quoi? J’ai une copine qui est comme moi! Ouais, d’où cet adage absolument pas toujours vrai « qui se ressemble s’assemble » mais pour le coup là dessus tu peux y aller on est pareilles… alors quand cette copine nous propose d’aller à une soirée du club d’astronomie pour aller voir les étoiles un vendredi soir, je suis hyper enthousiaste. Et mon nain pareil. Alors que tu as bien lu, ce n’est pas une faute du correcteur automatique tu lis bien  « club d’astronomie ». Franchement qui est enthousiaste à l’idée d’aller à une soirée d’un club d’astronomie? à part Sheldon ou Léonard? Vit-on dans the Big Bang Theory ? J’ai vérifié, ils ne vivent pas sur mon palier, donc Non. Sommes nous les intellos rejetées d’une série qui se passe dans un lycée américain? Portons nous des tee shirts d’ados attardées à l’effigie de nos personnages de jeux vidéos préférés? Non. Sans déconner, rétrospectivement quand j’analyse la situation je me dis qu’on a craqué. Le club d’astronomie n’a même pas de compte insta les gars. Alors qu’est-il passé à travers nos têtes? Je ne sais pas… Mais bon, Le vendredi en question arrive, le nain arbore son plus beau tee shirt NASA flambant neuf et son blouson en jean sur lequel il m’a fait thermocoller l’écusson de ladite agence, oui, thermocoller parce qu’il ne faut pas déconner, déjà estime toi heureux que j’aie un fer à repasser, faut pas pousser je ne vais pas non plus coudre hein. Donc nous voici au « club d’astronomie » avec des copines et des nains (les nôtres) et là, tu me croiras si tu veux, mais on s’assied sur des bancs et on regarde les étoiles. Voilà. Jean Claude et Lucien (tu noteras aux prénoms que ce ne sont pas des surfeurs affutés de 32 ans) nous expliquent un tas de trucs sur les constellations et les planètes dans leur micro qui marche mal, on voit passer l’ISS, si si, je t’assure, j’ai vu passer l’ISS, avec 6 personnes à l’intérieur, et même que l’ISS va très très vite, à une vitesse de 27 600 km/heure, et du coup il passe au dessus de ta tête toutes les 90 minutes. Je n’ai pas fait ce calcul, c’est le surfeur qui l’a dit dans le micro défaillant. Et tu me croiras si tu veux, mais pendant tout ce temps, pas une page de pub, pas une marque n’est citée, pas un petit placement de produit, rien. Tout ça dans le noir, enfin, éclairés avec les lampes frontales rouges de Jean Claude et Lucien. Ils n’ont même pas cité la marque. Laisse moi te dire que j’étais désemparée. J’ai même appris des trucs! Tu le savais toi que la brillance des astres se mesurait en magnitude? Ouais, et ben moi non. Et que plus la magnitude est petite plus l’astre est brillant? Tu sais pourquoi dans le ciel il y a la grande ourse et la petite ourse? Ouais, et ben moi je sais toujours pas parce qu’il y avait une histoire avec Zeus et c’était long et j’ai un peu décroché… mais figure toi que j’ai vu Saturne et 2 anneaux dans un énorme télescope, et ça c’était chouette. Et même pas un jingle qui fait « toudoum » juste avant de voir la planète,  nan, elle était là. Tranquille. Nette. Lumineuse. Elle m’attendait dans son télescope. Dingue. Et sans 4G ni wifi, juste des lentilles et des miroirs. Dingue je te dis.Alors Tout ça pour te dire quoi? Tout ça pour te dire que finalement céder aux sirènes du marketing c’est bien parce que tu finis par dériver ailleurs et aller voir des trucs chouettes, un peu longuets et chelous, mais chouettes quand même. Et puis tu apprends des trucs, et puis tu te dis que toi, ton instagram, ton compte PayPal, ton Netflix et ton Spotify, vous êtes bien peu de choses dans tout ça… et puis tu trouves ça super joli. Et puis tu as vu passer au moins 4 étoiles filantes, et ça c’est toujours aussi magique.

Je me suis couchée un peu moins bête et un peu plus petite. Le nain a allumé son planétarium et a continué sa nuit au milieu de « ses » étoiles à lui. Le lendemain nous sommes partis en excursion sur un site préhistorique à 1h de la maison, ils ont fait un jeu de piste et fabriqué des objets « préhistoriques » il a fait un sifflet en sureau (ouais comme la baguette de Voldemort) avec de la cire d’abeille, probablement que les hommes préhistoriques en avaient besoin pour leurs parties de foot préhistoriques. Je n’ai pas demandé. Les filles ont fabriqué des colliers, parce que déjà en 2000 avant Jesus Christ les filles voulaient déjà être tendance pour leur instagram préhistorique, et ces colliers faits par les blanches mains des petites filles d’aujourd’hui auraient pu avoir la forme d’un cône de glace avec 2 boules, mais, nous, les mamans nous y avons vu autre chose. Et c’était rigolo.

Après l’immensité stellaire nous avons donc été face à celle du temps. Que restera-t-il de nous dans 8000 ans. C’était sûrement nos deux jours les plus culturels et les plus philosophiques de l’été. On les a groupé. Là on part en vadrouille pour une session plages, paillotes, farniente et concert de grande musique appréciée par les moins de 12 ans, laisse moi te dire que mon cerveau va se reposer de tous ces efforts de relativisme qu’il vient de faire pendant 48h. J’espère juste que ce ne sera pas trop compliqué ce grand écart intellectuel pour mon cerveau, mais bon, il a plus l’habitude d’être au repos que de travailler, alors ça devrait aller.

Bon, je vous laisse, je vais réviser pour le concert, sachant que le mec fait rimer Espagnole avec Epaule, je pense qu’il y a du niveau.

Allez bisous.

Le Premier

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Longtemps je me suis dit que je voulais le faire… D’autres m’ont dit que je devais le faire. Mais je savais pas trop comment. Comment écrire. Ecrire oui. Mais Ecrire où? Ecrire quoi? Il y a ces carnets où je note tout et rien. Il y a facebook où je dis tout sur rien. Et puis… je me suis dit pourquoi pas un blog. « Alors voilà » comme dirait un célèbre blogueur que j’affectionne, je me lance.

Bien sûr je flippe. je sais pas pourquoi. Mais c’est comme ça. Je ne sais pas qui va lire, ou pire, qui NE VA PAS LIRE. Tu y as pensé toi? Je vais raconter ici des bouts de moi. De cette vie que j’ai parfois tant de mal à comprendre. Je l’ai appelé « Fille Normale cherche Vie Géniale, ou l’inverse ». Maman va me dire que c’est trop long, d’autres vont me dire « mais tu penses sincèrement que t’es normale ou c’est de l’humour? ». Le nain ne dira rien, parce qu’il n’en est pas encore au son « FEU » ni au son « YEU » donc il ne lira pas FIYEU NORMALEU, et c’est très bien comme ça. Alors oui, c’est long, et non, je ne pense pas être tout à fait normale. Je vais chez le psy tous les 15 jours justement parce que je comprends pas tout, et je crois qu’en fait, je ne serai jamais tout à fait « dans la norme », et le mieux tu sais, c’est que je crois que c’est très bien comme ça. Les gens normaux m’emmerdent. Ceux qui ont l’air tout bien tout nets. Ceux qui savent tout mieux que les autres. Ceux qui sont tout lisses. Ceux qui payent la cantine à l’heure. Ceux qui sont à jour de leur linge sale. Ceux qui décrochent même quand c’est écrit « numéro masqué ».  Ils sont pas rigolos. Même ils me font flipper presque. Je viens d’avoir 39 ans, donc d’entrer dans ma quarantième année (si, si, fais le compte, c’est ça) ça fait donc 40 ans que j’y comprends pas tout. Mais je sais un truc :  je suis faite pour le bonheur. Ouais. Le Bonheur. Après, c’est juste qu’à certains moments il a mis du temps à trouver mon adresse, ou alors il est juste passé et il est reparti. Mais il revient toujours. Et en vrai il est là. Il est partout. Alors je vais l’écrire ici, comme ça il sera couché là, et il pourra plus partir. Mon bonheur à moi: ou les 652 occasions de me marrer que j’ai par jour, parce que ma vie est un sketch, et je le fais même pas exprès. Tu veux rire? Tu veux te marrer? Viens, parce que la seule chose que je peux te promettre, c’est qu’on peut se marrer. De tout. Enfin, de tout ce qui m’arrive. Je crois que c’est Coluche qui a dit « L’humour c’est comme les essuie-glaces, ça empêche pas la pluie de tomber, mais ça permet d’avancer » Je peux te dire que mes essuie-glaces à moi, je change les balais de temps en temps parce qu’ils ont déjà pas mal fonctionné. Y’a eu des grosses averses, mais tu sais quoi, après y’ a toujours du soleil.

Tu veux un exemple? Tu vas voir. Ma vie est un sketch je te dis. Y a 2 jours c’était mon anniversaire, jusque là rien de spécial tu vas me dire,  ça arrive à tout le monde au moins une fois par an. Facebook a rappelé à l’ensemble de la planète (enfin aux gens que je connais quoi) qu’il fallait m’envoyer un truc, et tout le monde l’a fait, et moi j’ai passé ma journée à sourire niaisement et à répondre des coeurs et des merciiiiis et des bisousssss, ouais, avec plein de i et plein de S, moi je kiffe. Bon jusque là rien de délirant, mais attends, c’est pas fini. Y’ a 2 jours j’avais un mec. Ouais, c’est possible aussi, je suis une bombasse je te le rappelle, c’est donc normal que je ne reste pas célibataire #sexappealdeouf. Bon, y’avait des hauts et des bas, là je crois qu’on était un peu dans un genre de bas, mais bon, je me suis pas plus inquiétée que ça, on est grands, on vit pas ensemble, on ne se donne pas  trop de nouvelles depuis 5 jours (ha ouais quand même 5 jours). Et puis le jour de mon anniv, BIM ! Message! Bon, message un peu chelou je te l’accorde, mon comptable aurait pu m’envoyer le même hein, ça dégoulinait pas trop de love, mais j’étais un peu contente quand même. Le soir j’avais prévu une soirée Pizzas et Champagne avec les copines à la maison, rapport au bonheur dont je parlais plus haut : Les Copines + Pizzas + Ruinart + les-enfants-qui-font-les-cons-sur-de-la-musique-très-fort = équation parfaite du bonheur. Bref, en fin de journée Message de l’Amoureux en carton qui veut passer avant son entrainement de basket (ouais, je sais pas non plus ce qui m’a pris de prendre un sportif) Donc il passe. Avec son fils, le pote de mon nain. -Les enfants allez jouer dans la chambre-  Oh! Des fleurs ! Comme c’est Gent… ne finis pas cette phrase ma cocotte, parce que non, c’est pas GENTIL. Je vais t’expliquer. Nan parce que je vois bien que t’es en train de te dire que mon mec me fait la presque surprise de passer avec des fleurs le soir de mon anniversaire, et que ça a l’air super choupi… oui oui oui, je te vois bien te dire ça, mais attends! Tu sais ce qu’il a fait? Hein? Qu’est ce qu’il fait le soir de mes putain-de-trente-neuf-ans ? Avec son putain-de-bouquet-de-fleurs? Hein?  Allez, trêve de suspens, tu me vois venir avec mes Scholl, ouais, Il me largue. Nan, tu lis bien. Il me quitte. Il me jette. Il me lourde. C’est ça. Le soir de mon anniversaire. Du coup il devait se sentir plus léger pour son entrainement de basket je pense. Il a dû sauter plus haut. Nan mais sans déconner. C’est plus des essuie-glaces qu’il faut là, c’est appeler Carglass et changer le pare-brise, moi les gars y’a un problème avec le mien hein il attire trop la pluie. Ou les cons. Je sais pas, mais y a un soucis. Alors du coup je pense que si des gens du sexe masculin qui ont envie de lourder leur meuf me lisent, je voudrais leur donner quelques conseils, parce que à nous, les meufs ça nous semble logique, mais apparemment c’est pas clair pour tout le monde. Alors Je vais  vous faire un genre de tuto du lourdage en bonne forme :

En 1 : La date : Tu ne prends pas le jour de son anniversaire, et tu essayes d’éviter la saint Valentin ou le soir de Noel. ça te laisse 362 autres jours dans le calendrier, fais un petit effort, tu vas trouver. Si si, je t’assure.

En 2 : Les accessoires : Rien. N’apporte pas de fleurs, pas de cadeau. Je dis ça pour toi hein, déjà parce que tu pourrais te les prendre dans la gueule, ou elle pourrait te les faire bouffer. Et si c’est pas le cas, si y’a des témoins ou qu’elle est juste bien élevée, elle va juste les jeter à la poubelle dès que tu seras parti, donc économise pour la prochaine, ou pour ton adhésion à la fédération de Basket.

En 3 : L’accompagnateur : Personne. Viens seul. Sans ton fils. Sans ta mère. Sans ton chien. Et si VRAIMENT tu peux pas faire autrement, tu ne dis pas « C’est lui qui a voulu passer ». Assume en fait. J’ai envie de dire « sois un homme ».

En 4 : Le discours : Alors on va éviter les écueils, les phrases formidables comme « C’est pas toi c’est moi » « c’était pas le bon Timing » « je suis pas prêt » et on ne finit pas avec « prends soin de toi » hein. Trouve autre chose, je sais pas moi, démerde toi, fais la roue, chante un truc,  je vais pas tout faire à ta place, je te rappelle que c’est toi qui la lourde, mais pas ça. Pas le coup du c’est pas toi c’est moi. Pas le coup du « je suis pas prêt » SUROUT QUAND LA MEUF NE TE DEMANDE RIEN ET NE FAIS MEME PAS DE PROJETS.

En 5 : Le SAV : Important ça le SAV. Fais ça propre et net. N’envoie pas un mail merdeux à 2h50 du matin dans lequel tu aurais le bon gout de ne parler que de toi, et où tu lui dirais quand même qu’elle aussi elle n’est pas toute blanche, et qu’elle n’a pas tout réglé. En 1, si, elle a tout réglé, elle te remercie Sigmund mais on a pas eu besoin de toi pour ça. En 2, vas te faire foutre c’est pas elle qui est toujours mariée avec son ex et qui va lire ses mails et voir où elle part et quand elle part et avec qui. Donc tu prends ton swiffer, et tu balayes devant ta petite porte, nous on a pas besoin d’une explication de texte, on n’a pas besoin d’une analyse, on te remercie pour ta contribution, mais on donne 50 balles par séance à une profession libérale appelée psychologue pour ça.

Voilà. Donc si jamais quelqu’un se sentait visé par ces différents points, il peut bien évidemment imprimer cet article, le rouler bien serré et se l’enfoncer profondément dans le fion. J’espère pour la prochaine qu’il quittera que comme ça ce sera bien rentré, même si c’est pas dans sa tête…

C’était mon premier tuto rupture, comme je me kiffe pas mal, je trouve que c’est assez complet, mais peut etre que tu peux l’agrémenter un peu, si tu as des idées. C’était juste pour te montrer qu’en vrai de vrai, avec de l’humour tout passe mieux, même se faire larguer le soir de son anniversaire. Quand je te dis que ma vie est un sketch… Et tu verras, c’est qu’un début…

Allez, bisous.