Frites, Skype, et playmobils

Et puis y a le lundi soir. Le premier jour de la semaine, celui qui donne l’impulsion. Celui qui rime avec… ben ce soir avec gastronomie. Frites et steaks hachés surgelés « mais au kepcheup maman» ouais, ceux qui ont le goût d’oignon. C’est mes préférés (ouais, j’ai AUSSI un goût très sûr pour les surgelés). Dans le frigo y a plus que des bouteilles. De vin. De lait. De jus de banane. De jus de tomate. On est comme ça, on est éclectiques du jus nous. Y a aussi des activia à peine périmés et du fromage en plastique qui lui ne périme jamais, celui qu’on met dans les hamburgers. Meme nous, on arrive pas a le manger périmé… c’est dire. Donc on a tapé dans le congélo toujours plein et on a trouvé du bonheur en très froid…

Dans le couloir qui mène à sa chambre, son poncho en éponge dessiné par edicathlon Slimane a été abandonné là. Comme si l’enfant s’était évaporé dedans en courant. Je l’enjambe soigneusement, il le ramassera bien sûr spontanément en le voyant tout à l’heure…. J’entends des bruits secs de plastique qui s’entrechoque et il chantonne. Je reconnais distinctement « qui a eu cette idee folle un jour d’inventer l’école » ha oui. C’est lundi. La tarée qui fait cours de chant est venue dans la classe. Ceci explique cela. J’ai passé ma tête dans l’encadrement de la porte et je le vois, concentré, cheveux mouillés, il s’acharne à dézinguer pièce par pièce le centre équestre playmobil. Je râle un peu. « c’est parceu queu avec les plaques je fais autreu choz, regarde! Une prison! » ouais. Une prison. Cool! Mais Pourquoi ils ont ce besoin de fabriquer des prisons? Le mini être humain est tellement libre dans sa tête qu’il a besoin de construire des barrières. Si tu savais combien on va t’en mettre après des barrières… mais tu sais pas. Toi tu fabriques des prisons. Des barrages. Tu montes les murs les plus hauts. Et puis un jour. Un jour ta seule envie sera de les faire voler en éclats. « Tu sais maman, avant c’était déjà une prison pour les chevals, avec là le truc pour l’eau, et là pour qu’il prende ses croquettes… ça mange des croquettes un cheval dis? ». Ouais ça doit manger des croquette pour cheval… je vais faire à dîner, quand je t’appelle tu viens ok? -ok- au bout de combien de fois? -une fois- voilà, le deal est passé. J’ai fait cuire les steaks, il est venu me montrer un truc sublime marron et jaune qui semblait être un demi box de cheval mais qui était pas du tout ça tu comprends rien. Il a trébuché à l’aller et au retour sur le poncho humide. Il est venu diner tout de suite quand je l’ai appelé. Je lui ai mis son programme télé préféré… Son papa en skype et en plein écran sur l’ordinateur de maman. Après il nous a même fait un café chacun avec sa nespresso en dinette, et on a super bien rigolé quand il a passé son café à papa et que papa l’a réceptionné en faisant apparaître une tasse sur son écran. Éclats de rire. Il est fort ce papa. Il nous a repassé la tasse pour la réchauffer un peu dans le micro onde. On la lui a repassée…. On aurait pu faire ça toute la nuit tant il rigolait de bon coeur à chaque fois qu’on le refaisait, mais y a école demain, alors on va aller au dodo. On a dit bonne nuit papa. Tu raccroches toi nan c’est moi nan c’est toi nan c’est moi à 3. 1.2.3. Il est allé se coucher. Une fois dans le lit il m’a appelée pour un Bisou et une histoire. Comme il était déjà un peu tard j’ai raconté une histoire un peu courte. Celle d’un poncho magique, qui retourne se mettre tout seul derrière la porte de la salle de bains. Il habite au pays magique des habits magiques, ceux qui se jettent seul dans les paniers de linge sale. Et il est copain avec le pyjama magique qui se remet sous l’oreiller tous les matins… il a rigolé… il a dit que c’était pas une vraie histoire. J’ai dit qu’en revanche c’était un vrai poncho… je lui ai enlevé ses lunettes et je lui ai fait des bisous. J’ai laissé la porte ouverte et la lumière de la salle de bain. Et puis J ai aidé le poncho pas si magique à retrouver son chemin… bonne nuit mon amour, et ne rêve pas trop de prison de chevals…